Étudier en Corée du Sud : le témoignage inspirant de Leslie à EWHA Womans University
- Étudiants du globe
- 4 juin
- 10 min de lecture
Partir étudier en Corée du Sud est un rêve pour de nombreux étudiants curieux de découvrir l’Asie tout en poursuivant un parcours universitaire exigeant et stimulant. Entre traditions ancestrales, vie urbaine trépidante et universités de renommée mondiale, la Corée attire chaque année de plus en plus de jeunes du monde entier.
Dans ce témoignage exclusif, Leslie, étudiante en master de marketing international, revient sur son expérience à l’EWHA Womans University à Séoul. Elle partage les coulisses de son départ, ses démarches administratives, les différences académiques, la vie sur place, mais aussi ses coups de cœur et les défis qu’elle a dû relever.
Si vous envisagez de faire un semestre d’échange en Corée du Sud, ou simplement d’en apprendre plus sur la réalité de la vie étudiante à Séoul, ce retour d’expérience sincère est fait pour vous.

"... Je referais cette expérience oui, mais je déciderais de rester plus longtemps. Parce que même si, culturellement parlant, je n’ai pas eu de « choc », j’ai pu découvrir un autre morceau du monde avec une histoire tellement riche et intéressante."
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es-tu, quel est ton parcours ?
Je m’appelle Leslie. Je suis partie étudier en Corée du Sud à EWHA Womens University pendant un semestre au cours de ma première année de master en marketing international, en 2018. J’ai eu la chance d’étudier également en Espagne et en Angleterre avant d’aller en Corée !
Avec quel programme es-tu partie et comment s’est déroulé le processus de candidature ? Y avait-il des pré-requis spécifiques (langue, dossier académique, financement) ?
Je suis partie grâce à un programme de partenariat de mon université (Université Catholique de Lille – FLSH). Ils ont plusieurs partenariats avec différentes universités du monde entier. Selon la filière choisie, certaines sont accessibles ou non. Nous devions remplir un dossier de candidature avec certains prérequis d’abord pour notre université (notes, relevés de toutes les années, lettre de motivation), pour l’université d’accueil : un niveau B2 en anglais, être dans les 10% premiers… mais aussi pour le gouvernement Sud-Coréen (justifier 10.000 euros sur le compte avec une attestation de la banque).
Pourquoi as-tu choisi la Corée du Sud et pas un autre pays d’Asie ?
J’ai toujours été passionnée par l’Asie en général, alors je savais que je voulais profiter de mes études pour partir là-bas. En 2016, je suis partie étudier en Espagne, où j’ai rencontré une amie Coréenne qui venait justement de mon université d’accueil. Après en avoir beaucoup discuté avec elle, j’ai eu envie d’y aller encore plus. Puis il s’agissait d’un pays assez abordable financièrement.
Quelles démarches administratives as-tu dû effectuer avant de partir en Corée-du-Sud ? As-tu besoin d’un visa ? Comment as-tu organisé le financement de ton séjour (frais de scolarité, logement, vol…) ?
Une fois acceptée, je devais réaliser mon dossier de candidature pour l’université d’accueil avec, encore une fois, les relevés de notes (traduits en anglais), passeport, un document à faire remplir par le médecin. En même temps, nous pouvions demander un logement universitaire. Puis j’ai reçu un document pour faire ma demande de visa à l’ambassade de la République de Corée, à Paris. Pour le financement, j’ai réalisé un crédit pour financer mes études en France. Je n’ai pas eu besoin de payer des frais de scolarité sur place (ce qui est avantageux puisque les universités coréennes sont très chères).
Quelles ont été tes premières impressions en arrivant sur place ?
C’était un peu bizarre parce qu’il n’y avait pas de véritables changements selon moi, je
m’attendais à un plus gros choc culturel. Mais en même temps, tout était tellement
disproportionné et vivant. L’université en elle-même est une petite ville.

A quoi ressemble une journée type d’un étudiant en Corée du Sud ? Quelles sont les différences les plus marquantes entre les cours en Corée et ceux en France ?
Dès le début du semestre, c’est une course pour choisir les cours que nous allons suivre. Que ce soit pour les étudiants étrangers mais aussi locaux. Nous pouvons choisir dans une liste puis, tenter le jours des inscriptions d’avoir une place. En général, il s’agit du même fonctionnement que les cours en Angleterre. Contrairement à la France, les sud-coréens suivent beaucoup moins de cours différents. Nous avons un livre où nous recevons les fichiers de cours avant et nous devons préparer les lectures avant de venir en discuter en classe et des devoirs à préparer et à rendre presque toutes les semaines. Beaucoup de cours
sont donnés par mooc* : c’est aux étudiants de regarder lorsqu’ils le souhaitent afin de réussir leurs examens. Pour les étudiants étrangers, la journée se divisait ainsi : les cours de coréen toute la matinée ou toute l’après-midi (au choix) puis le reste de la journée les différents cours choisis. Mais cela laisse beaucoup de temps libre.
*MOOC: C’est la principale plateforme nationale coréenne de MOOC, soutenue par le Ministère de l'Éducation sud-coréen.
Y a-t-il une pression académique plus forte qu’en France ? comment les étudiants coréens gèrent-ils le stress ?
Oui, beaucoup plus forte. Mais en général il existe une pression et une exigence chez les coréens qui est vraiment extrême, ce qui explique en grande partie le taux de suicide élevé.
As-tu eu des difficultés à suivre les cours (barrière linguistique, méthodologie différente) ?
Je n’ai pas eu de difficultés concernant la méthodologie. Parfois, bien qu’il s’agisse de cours normalement donné en anglais, s’il n’y a pas d’étudiants étrangers présents dans la classe, les professeurs décident de donner le cours en Coréen. Nous étions 2 étrangers dans une classe d’environs 100 étudiantes coréennes dont certaines ne parlaient pas du tout anglais, le professeur était obligé de traduire également en coréen.
Il est plus compliqué de travailler en groupe avec des étudiantes coréennes pour ces deux raisons : entre celles qui ne parlent pas coréens et celles, sous la pression, qui ne veulent pas perdre leur temps à parler anglais et préfèrent rester en Coréen. Il faut s’avoir s’adapter. Bien sûr, cela dépend du cours également.
As-tu eu accès à des clubs étudiants ou associations ? Quels étaient leurs rôles dans la vie universitaire ?
Si nous le voulions nous pouvions faire partie du EWHA Peace Buddy. Une étudiante coréenne prend en charge un petit groupe d’étudiants étrangers afin de nous aider à nous installer et nous adapter. Nous réalisions des sorties aux restaurants, karaoké, activités… Elle était aussi présente si nous avions des questions ou problèmes.
Avais-tu déjà des bases en coréen avant de partir, ou as-tu appris sur place ?
Avant de partir, j’avais appris quelques bases, notamment l’alphabet coréen et les premiers mots.
As-tu suivi des cours de coréen ? Si oui, étaient-ils adaptés aux étudiants étrangers ?
Oui, j’ai suivi des cours de coréen sur place, à raison de 4h de cours par jours. Les cours sont parfaitement adaptés aux étudiants étrangers. La méthode est simple, nous redevenons des enfants qui apprennent à parler : la professeure nous parle uniquement en coréen. Aucune autre langue n’est utilisée. Les images sont également beaucoup utilisées. Par contre, c’est très intense, avec des interrogations toutes les semaines, des listes de vocabulaire à rallonge, des devoirs tous les jours. Intense mais ça fonctionne !
As-tu rencontré des difficultés liées à la langue dans la vie quotidienne ou à l’université ?
Généralement, non. Savoir parler Coréen aurait été un plus, c’est sûr. Mais en tout cas, ça n’était pas un frein de ne parler que l’anglais. A Séoul, en 2018, moins de sud-coréens parlaient anglais mais on peut toujours trouver un moyen de parler avec les gens, quand on le veut.
Les coréens sont-ils patients avec les étrangers qui ne parlent pas bien la langue ?
Certains oui, certains non. Je dirais même que, lorsqu’un étranger montre qu’il parle coréen (même juste 2/3 mots !), ils sont super heureux. A beaucoup d’occasion, j’ai pu avoir de l’aide de personne qui ne comprenait pas l’anglais et malgré ça, ils ont pris le temps d’aider. Et la langue n’était pas une barrière. En général, ils sont assez serviables, c’est dans leur culture. Mais comme partout, on peut tomber ou non sur des bonnes personnes.
Y a-t-il des expressions ou mots coréens que tu as appris sur le tas et qui t’ont sauvé la vie ?
Pas vraiment, mais savoir lire le Hangeul (alphabet coréen) aide pas mal quand tu dois commander à manger… Pour éviter d’avoir le plat le plus épicé du restaurant, même si on n’est jamais loin de l’accident !
Après ton séjour, comment évalues-tu ton niveau en coréen ? As-tu progressé autant que tu l’espérais ?
J’ai progressé bien plus que je ne le pensais. En 1 semestre, je suis passée de quelques bases au niveau A2/B1. En un an là-bas, tu peux devenir bilingue, avec des efforts.
Quelles différences culturelles t’ont le plus marquée ?
A mon niveau, en tant qu’étudiante étrangère, je n’ai pas ressenti beaucoup de différences.
Y a-t-il des comportements ou habitudes que tu as dû changer pour mieux t’intégrer ?
J’ai dû apprendre à manger beaucoup plus tôt que ce dont j’avais l’habitude.
As-tu ressenti un choc culturel ? Si oui, comment l’as-tu surmonté ?
Non, je n’ai pas ressenti de choc culturel à proprement parlé. En fait, c’est tout l’inverse : c’est l’absence du choc culturel auquel je m’attendais qui m’a troublée de premier abord.
Comment les coréens perçoivent-ils les étudiants étrangers ? As-tu rencontré des difficultés pour te faire des amis locaux ?
Il est assez compliqué, en général, de se faire des amis coréens à l’université. Ils sont là pour leurs études et restent concentrés. Ce serait également culturel mais il y a également la pression et la barrière de la langue. La majorité des amis locaux que j’ai, sont ceux que j’ai rencontré en France ou à l’étranger.
Quel est le plus grand stéréotype sur la Corée du Sud qui s’est avéré faux ?
Je dirais le stéréotype de la beauté. Contrairement à ce que l’on pense, les coréens ne sont pas tous bien habillés, bien maquillés, minces, etc… Ce sont juste des gens normaux, comme tout le monde. Beaucoup de gens ont peur de cette image et de ce qu’eux-mêmes vont renvoyer.
Où logeais-tu et comment as-tu trouvé ton logement ?
J’ai choisi de vivre en résidence universitaire. Je partageais ma chambre avec une colocataire taiwanaise et nous avions des cuisines communes, une laverie, une salle de sport… Lors de mon inscription à l’université, j’ai directement fait ma demande.
Quel est le coût de la vie sur place par rapport à la France ?
Selon notre façon de vivre, le coût de la vie est bien moins cher qu’en France. Les restaurants sont accessibles, les produits de la vie quotidienne aussi. Par contre, la vie à l’européenne a un coût : les légumes et viandes sont plus chers par exemple, et surtout tous les produits style Fromage.
Y a-t-il des aides ou des bons plans pour les étudiants étrangers ?
Il existe certaines bourses étudiantes dans les universités coréennes et du gouvernement selon les cursus. En France, beaucoup de bourses existent également pour pouvoir partir à l’étranger.
Quelles sont les informations essentielles à connaitre sur le budget et les coûts à prévoir avant de partir en Corée du Sud ?
Puisque la vie reste en général moins cher qu’en France, il n’y a pas d’informations essentielles à connaitre. Après, tout peut changer selon la localisation de l’université, Séoul est une très grande capitale, alors que certaines villes en Corée sont plus petites et donc moins chères (comme en France).

Quel est ton endroit préféré en Corée du Sud et pourquoi ?
J’ai adoré la ville de Busan. Mais mon endroit préféré reste à Séoul à Iwha mural village. C’est comme une petite ville, un petit quartier dans le cœur de Séoul. Il faut grimper à travers les petites rues anciennes et on peut voir la vie quotidienne des habitants. Il y a un petit côté ancien et atypique, avec des cafés aux vues magnifiques. C’est hyper calme. On arrive en haut du Naksan Park et on peut longer l’ancienne muraille pour redescendre dans la ville.
Y a-t-il une activité que tu as testé en Corée et que tu n’aurais jamais faite ailleurs ?
Je ne sais pas si je l’aurais fait ailleurs mais j’ai testé le karaoké, à l’époque ça n’était pas encore bien développé en France. J’ai aussi eu l’occasion de dormir dans un hanok : une ancienne maison coréenne, on dort à terre sur un sol chauffé.
Comment te déplaçais-tu au quotidien ? Les transports sont-ils pratiques et abordables ?
Dans le campus, tout se fait à pied mais une navette gratuite est disponible. Sinon tout est sur place pour ne pas avoir à sortir vraiment et pleins de magasins, cafés et restaurants bordent l’université. Généralement, à l’extérieur, je me déplaçais à pied au maximum. Sinon, je prenais le métro qui est, selon moi, l’un des meilleurs. Il est pratique, facile à comprendre et vraiment pas cher. De même, les taxis sont abordables.
La nourriture coréenne a-t-elle été un challenge pour toi ? Quels sont tes plats préférés ?
Au début oui, tout ce que je goutais était épicé, impossible pour moi de les manger même pour les « moins » épicés. Le premier mois, je n’ai quasi rien mangé à cause de ça. Puis j’ai fini par m’y habituer un peu. Par contre, une fois que tu arrives à comprendre la variété de la cuisine coréenne, tu découvres vraiment un autre univers. Heureusement que j’étais entourée d’amis coréens qui ont su me les faire découvrir. J’adore le bulgogi (viande marinée) que ce soit en barbecue, le bulgogi jjigae (une sorte de soupe/ragout) ou les bibimbap.
Avec le recul, referais-tu cette expérience ? Pourquoi ?
Avec le recul, je referais cette expérience oui, mais je déciderais de rester plus longtemps. Parce que même si, culturellement parlant, je n’ai pas eu de « choc », j’ai pu découvrir un autre morceau du monde avec une histoire tellement riche et intéressante. Parfois, connaitre l’histoire d’un peuple te permet de comprendre leur présent et leur manière d’agir. Au-delà de ça, voyager seule permet de se découvrir soi même et d’acquérir une certaine liberté (même si c’est cliché), de débloquer des barrières.
Quel conseil donnerais-tu aux étudiants qui rêvent de partir en Corée du Sud ?
De vivre ce rêve à fond et de travailler dur pour y arriver si c’est ce qu’ils souhaitent.
Y a-t-il quelque chose que tu aurais aimé savoir avant de partir ?
Pas vraiment, je m’étais relativement bien préparée avant de partir. Puis le but d’un voyage, c’est de faire certaines découvertes sur place.
Après cette expérience, ton regard sur la Corée du Sud a-t-il changé ?
Oui et non. La Corée n’est pas celle que l’ont peut voir dans les dramas. Au contraire, elle a un côté très sombre je trouve au niveau sociétal. C’est uniquement sur ce point là que mon regard a changé. Pour le reste, j’aime toujours autant la Corée si ce n’est plus.

Plus qu’un semestre : une vie entière de souvenirs
Étudier en Corée du Sud ne se résume pas à suivre des cours dans une université prestigieuse : c’est une plongée dans une culture riche, un quotidien dépaysant, et une aventure personnelle inoubliable. Comme le montre le parcours de Leslie, cette expérience transforme bien plus qu’un simple CV — elle façonne une vision du monde, une autonomie, et une ouverture d’esprit que seule la vie à l’étranger peut apporter.
Pour celles et ceux qui rêvent de tenter l’expérience, la Corée du Sud est un pays accueillant, exigeant mais incroyablement enrichissant. Entre cours en anglais, apprentissage du coréen, vie en résidence universitaire et découvertes culinaires, chaque jour y est une surprise.
Alors, si vous aussi vous envisagez de partir étudier en Corée du Sud, préparez votre dossier, ouvrez votre esprit, et foncez ! Ce pays a mille choses à vous apprendre, et encore plus à vous offrir.
Et toi, es-tu prêt(e) à sauter le pas pour une expérience à l’étranger ?
Un grand merci à Leslie pour avoir partagé son
expérience étudiante en Corée du sud !
Si vous tu souhaitess partager ton expérience étudiante ou d'après étude n'hésitez pas à nous contacter ici.
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